Reproductions des tableaux de Frans Hals

Un talent inné pour la peinture

Les premières années de la vie de Frans Hals sont peu connues des registres. On estime sa naissance à 1580 environ et le lieu semble être Anvers. Plus certainement, Hals vient d’une famille catholique dont le secteur d’activité était la vente de draps. Au XVIème siècle, la situation religieuse de la région d’Anvers fait que la famille Hals est contrainte à l’exil et trouve refuse dans la ville hollandaise d’Harlem (proche d’Amsterdam). C’est dans cette ville qu’Hals fera carrière. A titre personnel, Frans Hals est rapidement perçu comme un bon vivant, avec qui il fait bon échanger et passer du temps. Son talent pour l’art, indéniable, ne semble pas être une unique préoccupation pour Hals, qui sait se divertir autrement qu’avec les pinceaux. Cette bonne humeur habituelle qui l’anime se ressent également sur ses œuvres : souvent, les personnages qu’il dépeint sont animés de cette même joie de vivre. Un autre aspect de sa personnalité est frappant : son désintéret pour l’argent. En effet, à son époque, il n’est pas rare que les artistes fassent de nombreux voyages pour aller à la rencontre de nouveaux clients et ainsi obtenir des prix très avantageux dans toute l’Europe. Hals, lui, prend le parti inverse : il ne quitte jamais Harlem et s’offre même le luxe de ne pas terminer des tableaux pour lesquels il avait des offres très intéressantes (comme en 1633, où il ne termine pas un portrait d’un groupe de soldats).
En ce qui concerne sa carrière d’artiste, on n’a que peu d’éléments des liens entre Frans Hals et la peinture avant l’année 1600. A cette date, le peintre commence à recevoir l’enseignement de Carel van Mander, un artiste maniériste. Son influence reste limitée sur le style d’Hals.

Des tableaux nombreux mais pas de richesse

Après des premières années timides, Hals voit sa carrière définitivement décoller en 1616, lorsqu’il peint un portrait de grande ampleur (un groupe d’officiers). Il s’agit de l’une des toutes premières compositions d’Hals (selon la datation) et pourtant la qualité de celle-ci, des détails et de son organisation témoignent d’une maîtrise qui impressionne les spécialistes.
D’un point de vue privé, Hals a vu sa réputation largement entachée d’une affaire qui s’est avérée fausse : il a été accusé de violences conjugale envers sa première femme, Anneke. En effet, à cette époque, un certain Frans Hals est connu des registres historiques pour une telle affaire et doit comparaître devant la justice. Il ne s’agit en fait que d’un homonyme. Cela a été prouvé car sa femme Anneke, après avoir mis au monde le deuxième enfant du peintre, est décédée des suites de l’accouchement, bien avant cette affaire de violence.
A cause de son caractère, Hals traverse des périodes de grande difficulté financière. A un certain point, l’artiste n’est par exemple pas capable de payer ses imptôts. Selon certains de ses contemporains, cela serait dû en partie à son âge vieillissant et à la perte de qualité de sa production. De plus, l’artiste est critiqué pour son incapacité à changer son style et suivre les mouvements naissant.
En réalité, Hals n’a pas de difficulté à trouver des commandes mais il est notable que sa postérité, à court terme, n’est pas élogieuse. De même, il est remarquable que des historiens de l’art du XVIIème siècle comme Middelburg ou encore Gérard de Lairesse ne le mentionnent même pas dans leur ouvrage.

Le peintre du portrait

Pourtant, le style de Frans Hals est exemplaire. Considéré comme le maître du portrait par beaucoup, il est aujourd’hui perçu comme un artiste majeur.
Le portrait, qui fait sa célébrité, est souvent composé d’un personnage, dans une position fixe (debout ou assis) devant un fond sombre et uni. Hals ne s’embarasse pas souvent de détails mais lorsqu’il le fait, celui-ci est assez facilement visible et sert à mettre en lumière un aspect de la personnalité de la personne peinte. Souvent, il la représente avec un objet dans les mains ou des vêtements parlant.
En ce qui concerne le cadrage, il est effectué à mi-corps, en général. Les tableaux avec des personnages aux trois-quart sont rares tandis qu’un seul personnage apparaît en entier.
Les personnes peintes par Hals sont particulièrement facile à lire dans leurs sentiments. Grâce à une peinture détachée, aux coups de pinceaux dynamiques, il donne une vivacité non seulement à sa peinture mais aussi aux expressions de ses personnages. Ce style, unique en son temps, influence de nombreuses générations d’artistes, de Courbet à Van Gogh en passant par Monet.